C’est en 1924 que les femmes se voient offrir le droit de poursuivre des études secondaires, et il faudra attendre 1965 pour qu’elles puissent avoir un emploi sans l’autorisation de leur mari (et même ouvrir un compte en banque, on ne s’arrête plus !). Plus récemment a été promulguée, en 2011, la loi Copé-Zimmerman, qui institue des quotas de femmes dans les conseils d’administration des sociétés cotées en bourse. Qu’en est-il de 2014 ?
Assez des clichés femme-maman-ménage, mais aussi de la femme carrièriste qui n’a rien d’autre que son travail dans sa vie. Ces dernières années ont symbolisé la montée à la tête des entreprises des femmes, qui prennent place de plus en plus dans les conseils d’administration des grands groupes. Et pas besoin d’être Meryl Streep dans Le Diable s’habille en Prada pour réussir, on peut très bien gravir les marches sans écraser les pieds des autres et martyriser tous ses employés.
La banque helvétique Credit Suisse a publié cette année une étude sur la place des femmes dans le monde de l’entreprise. Selon ses analyses, effectuées sur 3000 entreprises dans 40 pays et dans tous les secteurs économiques, les sociétés qui comptent des femmes au sein de leur conseil d’administration affichent de meilleures performances, notamment selon les critères de valorisation en bourse et de rendements.
Question de performance mise à part, il est notable que la mixité s’accroit dans les entreprises ; fin 2013, la part des femmes dans les conseils d’administration est passée à 12,7%, contre 9,6% fin 2010. Une augmentation due évidemment en partie à l’institution de quotas, mais aussi à l’ouverture des sociétés qui acceptent de plus en plus l’idée que les femmes travaillent aussi bien que les hommes, et que l’alliance des deux donnent donc parfois plus de résultats.
Il existe même un classement qui mesure la féminisation de l’entreprise ; ce palmarès concerne les sociétés cotées en bourse de l’indice SBF 120 de la Bourse de Paris, et cette année il récompense l’entreprise Sodexo, qui compte 43% de femmes à son comité exécutif. En moyenne, les conseils administratifs des sociétés de cet indice boursier comportent 29,1% de femmes, et les comités exécutifs 12,3%.
| "Question de performance mise à part, il est notable que la mixité s’accroit dans les entreprises ; fin 2013, la part des femmes dans les conseils d’administration est passée à 12,7%, contre 9,6% fin 2010. " |
Les choses changent et les mentalités évoluent, mais le véritable progrès se fera voir quand il n’y aura plus besoin de ce genre de classements et de quotas pour déterminer la part des femmes dans les hauts lieux de l’entreprise. La question du salaire reste également épineuse. C’est en 1945 que la notion de « salaire féminin » est supprimée, le concept de « à travail égal, salaire égal » s’inscrit ensuite dans la législation. Aujourd’hui, on ne peut encore pas tout à fait parler d’égalité salariale entre les hommes et les femmes. En effet, à temps plein, en 2013, les hommes gagnent 16% de plus que les femmes, et tous temps de travail confondus, l’écart est de 31%, selon l’Observatoire des inégalités.
Des écarts qui témoignent parfaitement des inégalités entre hommes et femmes qui restent encore à combattre dans le monde du travail. La France est néanmoins un bon espoir, en tête du classement de 2012 mesurant la part des femmes dans les conseils d’administration de 200 entreprises du globe, détrônant les Etats-Unis, selon une étude de la CDWI, un centre de réflexion de Washington.
La montée des femmes à la tête des entreprises, une réalité, donc. Vous pourrez maintenant écouter Run the World (Girls) de Beyonce en y croyant, n’en déplaise à Zemmour.
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