Le recul des préjugés…
Depuis 1987, les entreprises d’au moins 20 salariés ont l’obligation d’embaucher au moins 6% de travailleurs handicapés. En 2005, la loi a été renforcée et les pénalités sont plus sévères désormais. Ces quotas ont largement contribué à la hausse de l’insertion des personnes handicapées dans le monde du travail, ainsi qu’au recul des préjugés.
En effet, CED, avec son étude, dresse le portrait d’actifs français de plus en plus à l’aise avec le handicap dans le monde professionnel. 94% d’entre eux pensent que l’on peut considérer une activité professionnelle lorsqu’on est en situation de handicap, et 88% d’entre eux se disent à l’aise pour travailler avec une personne handicapée. Les compétences d’une personne handicapée dans le secteur de l’emploi sont maintenant perçues au même titre que celles d’une personne valide, ce qui laisse entrevoir la fin des idées préconçues.
En ce qui concerne l’efficacité de l’insertion professionnelle, un quart des français interrogés estime que les entreprises mettent en place les actions nécessaires pour favoriser le recrutement des personnes handicapées qui sont en recherche d’emploi. D’autre part, 59% d’entre eux affirment que le handicap ne jouerait pas dans leur décision s’ils étaient amenés à recruter. Quand les entreprises ne sont pas en mesure d’accueillir des salariés handicapés, elles doivent remplir d’autres obligations, telles que l’embauche d’un stagiaire ou le versement d’une contribution à l’Agefiph,l’Association de gestion de fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées. Ainsi, en 2014, seules 8% des entreprises n’embauchent aucun travailleur handicapé, contre 92% qui les embauchent directement ou indirectement. Des chiffres qui laissent présager d’un bel avenir pour le handicap dans le monde de l’emploi.
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… Mais des inégalités toujours visibles
Cependant, des contrastes et inégalités sont toujours notables, et il reste encore quelques progrès à faire afin que l’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap ne soit plus un tel enjeu. En effet, s’ils sont 94% de français à penser que l’activité professionnelle est possible lorsqu’on est en situation de handicap, ils sont le même nombre à dénoncer des conditions de travail pas encore très faciles. La majorité d’entre eux (68%) attribue cela à un environnement de travail non adapté. Effectivement, beaucoup d’entreprises ne sont pas encore tout à fait équipées pour recevoir des employés handicapés et, même si elles peuvent respecter la loi en les embauchant indirectement, cela ne représente qu’une insertion partielle des handicapés dans le monde du travail.
Même si 92% des entreprises sont concernées par l’embauche des personnes handicapées, ce chiffre est à mettre en perspective avec la réalité du marché de l’emploi : en effet, 21% des personnes en situation de handicap sont au chômage en 2014, soit plus du double du pourcentage des personnes en âge de travailler, qui s’élève, lui, à 9%. Ces chiffres montrent alors une insertion encore difficile dans le monde du travail, qui pointe du doigt un nouvel enjeu : la qualité de la formation des demandeurs d’emploi en situation de handicap, mais aussi une sensibilisation plus accrue.
De nouveaux outils de sensibilisation
Ces données montrent que la question du handicap dans le monde du travail est complexe et mérite une sensibilisation générale, qui ne concerne pas uniquement les entreprises, mais aussi les salariés. En effet, beaucoup de français ignorent encore les tenants et aboutissants de la loi sur les quotas d’embauche des personnes handicapées dans une société. 86% des français sont au courant de son existence, mais seulement 20% d’entre eux connaissent les conditions et le contenu précis de cette loi.
La diversité dans une entreprise étant un véritable enjeu stratégique, CED travaille pour 2015 sur la conception d’un serious video game de la diversité, outil ludique qui participera à la sensibilisation des travailleurs face à l’ouverture professionnelle des personnes handicapées. Quoi qu’il en soit, ces chiffres nous offrent tout de même une vision optimiste de l’insertion professionnelle des travailleurs handicapés.
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