Un système français trop compliqué
Dans de nombreux pays, l’alternance, et l’apprentissage forment un outil primordial dans l’insertion des jeunes sur le marché du travail. La France ne fait pas partie de ces pays, non seulement elle compte très peu d’étudiants en apprentissage, mais surtout, l’alternance ne bénéficie pas à tous les étudiants. La France compte 400 000 apprentis contre 1,6 million en Allemagne. Cette différence est due notamment à un système français trop lourd et trop coûteux pour les entreprises.
En effet, les budgets alloués à l’apprentissage sont similaires en France et en Allemagne (environ 3 milliards d’euros), pour un nombre d’apprentis 3 fois inférieur en France. Ainsi l’Allemagne dépense en moyenne 1875€ par apprenti contre 9 000€ en France. En Allemagne, les dépenses fiscales, les exonérations et les primes n’existent pas, ce qui simplifie l’embauche de jeunes en alternance. Les entreprises allemandes ne dépensent rien pour les formations scolaires, mais dépensent 3500€ en interne par apprenti. Une grosse différence avec la France donc, dont les entreprises paient presque un milliard de taxes pour l’apprentissage, auxquelles s’ajoute la CDA (Contribution au développement de l’apprentissage), d’environ 700 000 millions d’euros.
| "En France, on trouve de plus en plus d’apprentis dans l’enseignement supérieur" |
Le cursus allemand est aussi beaucoup plus long, il dure trois ans contre un an et demi en France ; et il attire beaucoup plus, notamment en raison du salaire proposé : entre 200 et 1800€ par mois, contre 25 à 80 % du SMIC en France. Alors que l’apprentissage est plus favorable aux jeunes qui sortent sans diplôme de l’enseignement supérieur, on trouve, en France, de plus en plus d’apprentis dans l’enseignement supérieur (+24% entre 2004 et 2010), alors que ce phénomène reste très isolé en Allemagne. (Pour voir nos offres d’alternance, cliquez ici)
Les recommandations des experts
Les experts proposent régulièrement des conseils pour favoriser l’alternance en France, notamment en simplifiant le système. Le 7 janvier, le CAE (Conseil d’analyse économique) a publié une note proposant plusieurs mesures pour favoriser l’apprentissage. Les économistes Cahuc et Ferracci proposent donc de fusionner les contrats de professionnalisation et les contrats en apprentissage, la différence entre les deux ne justifiant pas deux types de contrats différents. Cela permettrait d’unifier leur financement en une subvention unique qui passerait par l’Urssaf.
Autre point majeur de ce rapport, la création d’agences de certifications, qui attribueraient ces subventions en fonction de plusieurs critères préétablis, comme les débouchés à la sortie, le niveau de qualification des formateurs, le nombre d’heures d’enseignement etc…
Les auteurs soulignent l’inefficacité de l’enseignement des matières académiques, comme le français et les mathématiques, et proposent de les supprimer pour les intégrer à d’autres matières. Enfin, ils insistent sur le fait que les moyens publics doivent se concentrer sur l’apprentissage et l’insertion professionnelle des jeunes peu diplômés.
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