L’expatriation féminine est un phénomène récent car dans la société occidentale actuelle, c’est l’homme qui s’expatrie en emmenant femme et enfants avec lui. Mais aujourd’hui, les femmes ne s’expatrient plus pour leur conjoint mais bien pour y faire carrière ! Selon le Ministère des Affaires Etrangères, 20% des salariés expatriés sont des femmes en 2015. En 10 ans, la proportion d’expatriées françaises a doublé. De plus, selon une étude du Quai d’Orsay, 1 femme expatriée sur 4 a moins de 30 ans. Pourquoi les femmes s’expatrient-elles ? Pour fuir de minimes responsabilités en France !
En revanche, même si les femmes sont de plus en plus nombreuses à s’expatrier pour leur carrière professionnelle, elles doivent affronter des inégalités sexistes.
L’expatriation au féminin
Depuis plusieurs années, être une femme et s’expatrier, c’est possible ! Vous êtes de plus en plus d’expatriées françaises actives à vouloir conquérir l’étranger pour votre carrière professionnelle. Mais attention, vous devrez faire face à quelques obstacles. Direct Emploi vous livre les meilleures destinations et vous renseigne sur les procédures à réaliser pour réussir votre expatriation.
1. La femme d’expatrié
Dans le cas des expatriations en couple, ce sont 91% des femmes qui suivent leur mari. Cela fait donc seulement 9% de femmes qui sont à l’origine de l’expatriation du couple! Suivre son mari jusqu’au bout du monde, c’est beau mais ce n’est pas sans conséquence. Les femmes doivent renoncer à leur zone de confort quotidienne et surtout elles doivent faire face à une régression au niveau hiérarchique et salarial. Une fois le couple arrivé, le mari débute sa nouvelle carrière et sa femme, dans le cas où elle souhaite rester active professionnellement, doit trouver un emploi sur place. Les femmes d’expatriés ont un contrat local, c’est-à-dire un contrat lié à l’entité du pays d’accueil et elles sont plus exposées à des trous dans leur CV correspondants à la phase d’installation dans le pays d’accueil et à la recherche d’un emploi. Au retour en France, les femmes d’expatriés qui ont effectué une carrière à l’étranger, s’inquiètent de devoir justifier leur carrière décousue.
2. La maternité et les expatriées
Vous êtes expatriée et avez le désir de fonder une famille ? Pensez absolument à votre couverture maladie-maternité ! En effet, si vous tombez enceinte à l’étranger, vous payerez entre 10 000 et 50 000 euros pour l’accouchement en fonction des pays d’expatriation! Ne vous inquiétez pas, il existe une solution pour remédier à cela : l’inscription au CFE et la souscription à un complémentaire ou à une assurance pour expatrié ! Si vous rentrez en France enceinte sans avoir de lien avec la Sécurité Sociale française, vous ne profiterez d’aucun remboursement des frais de maternité. A noter que la CFE ne rembourse pas l’intégralité des frais de maternité mais uniquement le montant accordé par la Sécurité Sociale. Par exemple, si vous accouchez à Singapour, vous payerez 13 000 euros dont 2 500 seront remboursés par la CFE. En revanche, si vous cotisez en plus chez Humanis, vous profiterez au total d’un remboursement de 11 000 euros !
Si vous êtes déjà maman et que vous vous expatriée avec vos enfants, pensez à bien vérifier que tous leurs vaccins sont à jour. L’expatriation en tant que femme est différente que l’expatriation en tant que mère. A l’étranger, c’est souvent très compliqué et très cher de faire garder ses enfants.
3. Des inégalités : l’étranger ne rime pas avec eldorado
Même à l’étranger, des différences perdurent entre les hommes et les femmes : mesdames, vous toucherez moins de primes que vos confrères masculins ainsi que moins d’allocations. Pour vous, les processus d’expatriation sont longs et les négociations avec la hiérarchie sont beaucoup plus compliquées dans la mesure où l’entreprise autorisera l’expatriation seulement aux jeunes femmes célibataires et sans enfants. A l’étranger, les expatriées doivent également faire face à des stéréotypes : vous seraient moins ambitieuses et compétentes que les hommes, et vous seraient rejetées par les hommes d’affaires locaux. Mais les faits démontrent le contraire ! Les femmes veulent autant s’expatrier que les hommes et possèdent les mêmes capacités que ces derniers pour réussir l’expérience à l’étranger. Elles ont d’ailleurs autant, voire parfois plus de diplômes universitaires que la gente masculine. Dans les fonctions en sciences sociales, en commerce, en droit et en services ; les femmes représentent 60% des diplômés dans les pays membres de l’OCDE. Dans certains endroits, le fait d’être une femme peut même se révéler être un avantage ! C’est le cas au Japon par exemple. Là-bas, ce sont les hommes qui occupent le haut de la hiérarchie donc quand une femme expatriée arrive pour un poste à responsabilité élevée, une forme de respect craintif se met en place. Les japonais ont-ils peur des femmes ?
Dans l’étude « Talking from 9 to 5 : Women and Men at work », l’américaine Deborah TANNEN explique que l’homme tentera l’expatriation même s’il ne répond qu’à 50% des capacités demandées pour le poste alors que la femme ne tentera l’expérience de l’expatriation que si elle a 100% des capacités pour le poste.
Selon une étude de 2015 de HSBC, 46% des femmes favorisent l’expérience professionnelle et le style de vie offerts par l’expatriation contre 37% des hommes. Concernant l’aspect financier, c’est l’inverse ! 35% des femmes y accordent une place primordiale contre 44 % des hommes.
4. Les spécificités des expatriées françaises
Selon le Ministère des Affaires Etrangères, 71% des femmes expatriées françaises travaillent pour l’action sociale, l’éducation et la santé. Une étude du HSBC, HSBC Expat Explorer, rapporte également que 12% des femmes expatriées sont présentes dans les domaines du marketing, des médias et 12% également dans les services financiers.
Cette même étude nous informe que sur 10 000 expatriées, 63 % choisissent Hong Kong comme étant la meilleure destination pour faire avancer leur carrière, 59 % la Chine et 56% Singapour. Le continent asiatique a du succès auprès des femmes ! Tout simplement parce qu’il propose des opportunités de carrière aussi bien pour les hommes que pour les femmes.
• Si vous convoitez un salaire élevé, orientez-vous vers le Qatar et la Suisse ! 57% des femmes expatriées déclarent être mieux payées au Qatar, 56% en Suisse et 52% à Hong Kong.
• Pour profiter du meilleur rapport salaire et coût de vie, 73% d’anciennes femmes expatriées vous conseille de choisir le Qatar, 67% la Thaïlande et 63% la Chine.
• Enfin pour le facteur de la qualité de vie, elles sont 73% à plébisciter la Nouvelle-Zélande, 72% l’Espagne, 71% ‘Australie, 49% le Mexique et 47% Hong Kong.
Même si le Qatar se dessine comme étant l’eldorado pour les expatriées, sachez que dans certaines régions du Qatar et de l’Arabie Saoudite, il est très difficile voire impossible d’obtenir des visas pour les femmes !
En conclusion, être une femme au niveau professionnel peut être un désavantage dans le monde actuel. Mais le phénomène d’expatriation touche aujourd’hui de plus en plus de femmes, ce qui montre une évolution ! Les femmes commencent donc à avoir les mêmes opportunités professionnelles que les hommes, même si des inégalités salariales persistent. A quand une égalité parfaite des sexes ?