Chaque année, environ 90 000 français font le choix de l’expatriation professionnelle à l’étranger. Cette démarche nécessite de se renseigner sur les conditions de vie en tant qu’expatrié à l’étranger au risque d’être contraint de faire face à un échec professionnel et de rentrer plus rapidement que prévu en France. Sachez qu’une expatriation ratée peut vous coûter très cher. Pour éviter ça, documentez-vous !
Les formalités nécessaires à l’expatriation
Un départ à l’étranger ne se prépare pas à la dernière minute. Avant de plier bagage, vous devez vous préparer administrativement. Direct Emploi vous décrit les démarches à effectuer.
1. La protection sociale des expatriés
Les français ont un penchant à sous-estimer la problématique de la Sécurité sociale, ils pensent en effet qu’y être souscris en France leur permet d’en profiter à l’étranger. C’est faux ! A l’étranger, votre employeur n’est pas forcé de cotiser pour vous. Vérifiez que votre Sécurité sociale est valide dans le pays que vous avez choisi pour votre nouvel emploi en tant qu’expatrié.
La non-compatibilité de la Sécurité sociale peut engendrer la perte de nombreux avantages. En effet, il faut savoir que la santé n’est pas donnée financièrement parlant : ainsi, si vous êtes une femme expatriée à Singapour, sachez que le congé maternité vous en coûtera en moyenne 13 500 euros. Pensez donc à vous renseigner et prévoyez de vous en occuper avant votre expatriation à l’étranger.
Souscrire à la Caisse de Français à l’Etranger (la CFE) vous aidera à faciliter vos démarches, à condition de faire votre demande dans les 3 mois suivants votre expatriation à l’étranger. Une fois ce délai dépassé, un délai de carence (c’est-à-dire une période de latence) de 3 à 6 mois est mis à votre disposition en fonction de votre âge. Ce service vous apportera le remboursement des frais de santé et 65% des frais de pharmacies seront également remboursés ainsi que la réintégration de votre Sécurité sociale à votre retour sur le territoire français.
Informez-vous davantage sur cette pratique : en effet, une étude d’Humanis de 2016 indique que vous êtes 45% de salariés français à indiquer que vous vous sentez mal informés sur ce point et 27% d’entre vous à ne pas se renseignez du tout sur cette question avant votre expatriation pour votre nouvel emploi à l’étranger.
2. Négociez avec votre entreprise !
Si vous êtes salarié au sein d’une PME, sachez que s’offrent à vous des possibilités de négociation avec votre enseigne au sujet de votre package de départ. Mais, dans les grandes entreprises, les possibilités de manœuvre sont limitées à des cas exceptionnels qui se résument à votre situation familiale : si vous avez à charge des adolescents ou des seniors présentant un besoin d’accompagnement, vous pourrez bénéficier de l’aide de votre entreprise. Mais de manière générale, n’attendez pas une grande aide de votre entreprise. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’étant expertes dans le domaine de l’expatriation de salariés à l’étranger, elles possèdent une meilleure analyse que vous sur le coût de vie sur place. Notez qu’aujourd’hui, les employeurs sont de plus en plus réticents à l’idée de donner plus au futur expatrié par rapport à ce qu’il peut déjà bénéficier en France.
Quelles sont les possibilités de négociation pour les futurs expatriés de PME ?
• Négociez un contrat local plutôt qu’un contrat d’expatriation et renseignez-vous sur la question de la conservation ou de la résignation de votre contrat avec l’entreprise, dans l’optique d’un échec de votre expatriation professionnelle à l’étranger.
• Traitez ensuite les questions du type santé, retraite, prévoyance et assurance qui devraient vous rapporter le financement de votre protection et de votre complémentaire santé. Sachez que les coûts liés à votre santé représentent 10% de votre salaire !
• Enfin, abordez la question du logement, de vos allers et retours en France et de la scolarité de vos enfants (dans le cas où vous en avez bien sûr).
Mais ne rêvez pas, ces aides ne vont pas tomber du ciel, il faut prouver votre motivation !
• En effet, pour bénéficier de ces avantages, informez-vous au préalable sur la vie locale du pays d’expatriation, expliciter l’importance de votre demande et surtout soyez reconnaissant des offres proposées à votre expatriation.
• Pour solidifier votre argumentation, comparez le fonctionnement d’autres entreprises sur le sujet ou visitez les sites des cabinets d’audit et de conseil comme Mercer. Ces derniers proposent des calculateurs pour vous donner une idée des coûts de vie dans différents pays étrangers. Un dernier conseil crucial : si vous en avez la possibilité, munissez-vous d’un contrat signé au moment du départ ! De nombreux salariés français sont tombés dans le piège d’avoir comme seule assurance un engagement oral sur leur clause au lieu d’un engagement écrit.
• Si vous êtes étudiant et que vous recherchez un stage, sachez que vous devez prendre en charge votre voyage et les frais de séjour sur place même si les ambassades ou les consulats peuvent mettre à votre disposition des aides comme une aide au logement par exemple.
3. Vos papiers s’il vous plaît !
Pour être fin prêt à partir, de nombreuses vérifications sont à prévoir.
Pendant la période précédant le départ, vous devez impérativement vérifier : la validité de votre titre de voyage, de votre carte d’identité ou de votre passeport et vous renseignez si vous avez besoin ou non d’un VISA.
Retrouvez ci-dessous une petite liste des papiers à avoir pour l’expatriation :
1)Occupez-vous des papiers nécessaires à l’obtention d’un permis de séjour ou de travail à l’étranger. Par la suite, prévoyez un rendez-vous médical pour les questions de vaccins, du suivi d’un éventuel traitement médical et des supposés risques sanitaires encourus dans le pays d’expatriation.
2)Pensez également à faire part à votre centre d’impôt et à votre caisse de retraite de votre départ à l’étranger ainsi que de votre changement d’adresse. Par la suite, rendez visite à votre préfecture pour une demande de permis de conduire international. Enfin, sachez que le MAE (le Ministère des Affaires Etrangères) vous conseille d’avoir recours à une société de déménagement international certifié et de vous inscrire au registre des français expatriés hors de France.
3)Une fois vos valises posées, informez-vous sur les procédures obligatoires à exécuter auprès des autorités locales comme l’administration fiscale par exemple. Même si vous le savez déjà, il est bien entendu obligatoire de respecter la législation de votre pays d’accueil !
4)Sur la période pré-retour, prévoyez d’annuler votre inscription au registre des français expatriés hors de France et d’organiser votre déménagement en fonction des délais et des formalités douanières mises en place.
Renseignez-vous pour obtenir votre couverture sociale à votre retour et signalez ce dernier ainsi que votre nouvelle adresse. Où ? Au service des impôts des particuliers non-résidents ou au centre des impôts de votre lieu de résidence.
N’oubliez pas de revenir avec en poche, les documents importants correspondants à votre situation à l’étranger (emploi, santé, revenus).
Sachez que ces indications précises ont pour cibles premières les étudiants et les retraités souhaitant s’expatrier à l’étranger, dans la mesure où ils ne bénéficient d’aucune aide de l’entreprise.
4. Les organismes de soutien
Pour vous renseigner et vous aider, des organismes sont à votre disposition.
• La MFE, la Maison des Français à l’Etranger, est un service du ministère des affaires étrangères qui propose des prestations pour bien préparer son expatriation. Sachez que vous pouvez trouver, sur le site www.mfe.org, des fiches pays avec 79 pays référencés et dans chaque fiche se dressent des liens avec des rubriques (emploi, scolarisation, santé, vie pratique). Les internautes peuvent donc voir les liens vers les services qui peuvent les intéresser et les aider. Pas mal non ?
• Dans votre recherche d’un emploi à l’étranger, vous pouvez compter sur le Portail Européen de la Jeunesse qui va vous présenter toutes les informations européennes concernant l’emploi et les stages dans les pays de l’Union Européenne.
• De plus, l’organisme Pôle Emploi International vous propose une palette considérable de services pour les candidats désirant s’expatrier ainsi qu’aux entreprises intéressées.
• Expa-conseil quant à elle est une branche de Pôle Emploi International qui offre des conseils juridiques sur les expatriations professionnelles à l’étranger comme par exemple sur le contrat de travail.
• Vous pouvez également consulter l’organisme EURES qui est le service européen de l’emploi qui offre des informations, des conseils, des services de recrutement ainsi qu’un guide de conseils sur la recherche d’emploi et de dépôt de candidature dans les états de l’Union Européenne.
• Vous pouvez ensuite vous appuyer sur l’APEC qui est l’Association Pour l’Emploi des Cadres et qui accompagne et conseille les cadres tout au long de leur expatriation professionnelle ainsi que les jeunes de l’enseignement supérieur pour préparer la recherche de leur premier emploi en tant qu’expatrié.
• Enfin, l’AFECTI propose un suivi de carrière et une valorisation du savoir-faire acquis à l’international.
• Sachez également que certains employeurs organisent un voyage de repérage pour permettre aux futurs expatriés d’appréhender la future destination d’expatriation.
En conclusion, vous constaterez que l’expatriation n’est pas une chose facile et qu’il est important voir primordial de prendre connaissance de tous les procédures nécessaires au bon déroulement de votre expatriation professionnelle. Pour vous aider, vous pouvez compter sur la collaboration, pas assurée à 100% néanmoins, de votre entreprise et d’organismes extérieurs.