Selon une étude de l’APEC, le secteur informatique recruterait environ 40 000 cadres en 2016 et 95% des entreprises du secteur informatique envisageraient de recruter en 2016. Selon une autre étude de la DARES, le nombre d’inscrits sur Pôle Emploi dans le secteur informatique est passé de 48 400 à 47 400 entre février et mars 2016. Même si ces chiffres sont encourageants, des problèmes subsistent dans le secteur informatique.
Un secteur (trop) dynamique ?
Le secteur informatique est un secteur qui se dynamise et se modernise au fil du temps, et surtout au fil des innovations technologiques. Mais l’être humain est-il aujourd’hui capable de répondre aux nouveaux besoins du secteur ? Direct Emploi vous révèle ce qu’il en est.
1. Des difficultés de recrutement
Futur informaticien ? L’année 2016 est faîtes pour vous ! Le secteur informatique prévoit d’embaucher 50 000 personnes dont la moitié en Ile-de-France, environ 5 000 dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, 4 000 dans la région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées et 3 000 dans la région Nord pas de Calais-Picardie.
Le volume d’offres d’emploi augmente dans le secteur informatique. On observe une progression de 24% au cours du premier trimestre 2016 et il représente 26% des offres de la fonction cadre (soit environ 59 000 postes). Les domaines informatiques qui recrutent le plus de cadres sont l’informatique industrielle et, sans surprise, les métiers liés au web.
Mais des difficultés de recrutement se dessinent dans le secteur informatique selon le baromètre réalisé par le site d’emploi Jobintree pour le premier trimestre 2016. Quelles sont les raisons de ces complications ? Le manque de formation des candidats pour accéder à certains postes même si à contrario, certains postes de l’informatique s’écroulent sous les candidatures. En effet, l’évolution des technologies est à l’origine d’un développement ultra rapide des activités qui ne laisse pas le temps aux candidats d’acquérir les compétences adéquates. Les nouveaux postes informatiques ne requièrent pas les mêmes aptitudes que les anciens qui eux, commencent à disparaitre.
Ce sentiment d’insatisfaction touche en priorité la fonction informatique dont 74% des recrutements sont jugés complexes et 25% très difficiles.
2. Les instabilités du secteur informatique
Parmi les 40 000 futurs recrutés dans le secteur informatique, la majorité seront des jeunes diplômés et des jeunes actifs. En effet, les recrutements du secteur informatique concerneront 66% des jeunes actifs ayant 5 ans ou moins d’expérience professionnelle. Le secteur informatique est donc accusé de favoriser la jeunesse au détriment des profils plus expérimentés qui représentent 16% des recrutements ! Au sein du secteur informatique, la proportion des salariés de plus de 45 ans s’élève à 25% et celle des femmes à 27% ! Au niveau de l’âge, ces résultats semblent logiques dans la mesure où c’est un secteur qui se renouvelle sans cesse et ce sont donc les jeunes actifs qui semblent le plus correspondre aux nouvelles attentes.
Autre obstacle observé : le salaire ! Dans le secteur informatique, 22,4% des développeurs se disent très mal payés et 32,9% pensent qu’ils ne sont pas vraiment bien payés. En somme, 1 développeur sur 2 n’est pas satisfait de son salaire.
Dans la filière de la SSII (Société de Service et d’Ingénierie Informatique) et de l’édition de logiciel, 76,3% des salariés sont satisfaits de leur salaire contre 23,7% de salariés mécontents. Les salaires varient en fonction des domaines d’activité mais également du lieu de travail : selon une étude de 2015 de JobProd, le salaire annuel moyen d’un développeur s’élève à 29 800 euros en Province contre 33 900 euros en Ile-de-France.
Mais la question du salaire n’est pas la priorité pour les informaticiens : 22.5% sont motivés par le challenge tech, 17.2% par l’environnement de travail, 11.9% par les possibilités d’évolution, 10.7% par les collègues, 10.6% par le management et seulement 7.9% par le salaire.
Même si le secteur informatique voit sa courbe de chômage diminuer, certains domaines d’activité ne trouvent pas chaussures à leurs pieds et doivent faire face à plusieurs instabilités : faiblesse de mixité, manque d’attractivité et insatisfaction des salaires.