E-réputation et recrutement : l’évolution des pratiques RH
Les RH – ressources humaines – sont traditionnellement en charge de la gestion du personnel. Une partie de leur travail consiste à recruter les candidats. Avec la révolution numérique et l’avènement du web 2.0, leur métier a été transformé. Les professionnels du recrutement prennent désormais en compte l’e-réputation des candidats. 90% des recruteurs tapent le nom des candidats potentiels sur Google.
L’e-réputation, c’est l’image véhiculée par les contenus, images, produits diffusés sur le net. Les traces laissées sur le web par vous ou par les autres peuvent avoir un impact positif ou négatif sur votre image.
L'e-réputation est un soutien ou un frein pour vos candidatures. L’influence de la réputation numérique sur le recrutement a été mise en avant par un grand nombre d’enquêtes depuis 2010. Certains chiffres sont flagrants :
• D’après l’étude de logiciels McAfee – MIS Research, 8% des 18-24 ans se sont déjà fait licencier à cause d’une publication sur un réseau social
• D’après l’enquête d’Institut TNS Sofres pour Expectra, 51% des responsables RH recourent aux réseaux sociaux pendant la phase de recrutement
L’e-réputation est devenue primordiale pour les candidats et pour les employés. Elle peut vous aider ou vous freiner dans la recherche d’un emploi. Elle peut aussi vous valoir des sanctions si vous êtes déjà en poste.
Conscient du rôle de l’e-réputation dans les procédures de recrutement, Direct Emploi vous délivre des astuces pour utiliser intelligemment les outils numériques.
Soigner son e-réputation
La réputation se forge. Elle n’est pas un donné mais un construit. Afin de ne pas subir votre e-réputation dans votre recherche d’emploi, il faut que vous soigniez votre profil numérique.
Vous devez faire attention aux publications sur Internet. La difficulté majeure est de contrôler ce que les autres publient de vous. Soyez vigilants sur les photos, vidéos, commentaires et informations qui apparaissent.
Puisque votre e-réputation ne dépend pas que de vous, vous avez le droit de demander aux réseaux sociaux de retirer les données qui vous gênent. La loi relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés du 6 janvier 1978 prévoit que les internautes ont le droit de faire rectifier ou supprimer des données en rapport avec leur vie privée en contactant le webmaster du site. Cette méthode s’appelle le « curring ». Se le webmaster ne vous répond pas dans un délai de deux mois, vous pouvez déposer une plainte auprès de la CNIL qui est l’Autorité française de contrôle en matière de protection des données personnelles. La CNIL vous appuiera dans votre demande car elle est pour le droit à l’oubli. Elle est aujourd’hui en conflit avec Google sur ce point.
Vous pouvez également demander à Google de supprimer le contenu néfaste en remplissant un formulaire en ligne ou faire appel à des agences d’e-réputation pour nettoyer votre identité numérique.
Des outils gratuits existent aussi pour tester votre e-réputation. C’est le cas du site Nothing to Hide développé par le cabinet d’audit Mazars. L’objectif est d’avoir accès à vos réseaux sociaux, pour vous interroger ensuite sur les contenus gênants. A vous d’agir en connaissance de cause, en supprimant des informations ou en modifiant les paramètres de confidentialité.
Vous pouvez aussi utiliser des pseudos pour vos réseaux personnels comme Facebook ou Instagram.
S’approprier les réseaux sociaux : être acteur de sa réputation
Le recrutement n’est plus l’apanage des professionnels. Les candidats jouent un rôle actif dans leur candidature. A vous d’être proactif sur les réseaux sociaux professionnels. En effet, les personnes contactées via les réseaux sociaux l’ont été à 79% sur Viadeo et à 43% sur LinkedIn.
Ces sites sont bien référencés. Ils vont être en haut de page et seront la première image numérique accessible de vous. En plus, de cacher d’autres informations moins pertinentes, ils augmentent votre visibilité sur le marché du travail et montrent que vous êtes formés au numérique. Cette méthode du « flooding » consiste à noyer le contenu néfaste en créant des contenus de qualité.
Mettez à jour vos profils professionnels : CV, nouveaux postes ou nouvelles compétences. Les réseaux sociaux vous permettent d’aller à la rencontrer des recruteurs et de vous tenir au courant des actualités du secteur qui vous intéresse.
L’e-réputation va donner au recruteur des informations plus complètes que votre CV. Il aura accès aux formations que vous avez suivi, aux expériences passées, mais aussi à vos habitudes de langage (orthographe, vocabulaire) et à vos traits de personnalité ou passions.
E-réputation négative : un frein au recrutement
Le numérique permet de rendre accessible des informations personnelles aux recruteurs. Ces informations ne sont pas toujours bien vues par les recruteurs.
Evitez les photos de fin de soirée. Vous êtes jeunes et vous vous êtes éclatés samedi soir ? Votre patron n’a pas besoin de le savoir. Si vous souhaitez publier des photos, vérifiez qu’elles ne peuvent être vues que par vos amis Facebook.
Contrôlez vos post. Outre l’orthographe qui peut être un frein pour votre recrutement, les messages haineux, blasphématoires ou insultants sont vraiment très mal vus par les recruteurs. Vous détestez votre ancien patron ? C’est votre droit mais ne rendez pas votre opinion visible sur le net.
Si vous êtes en poste, ne dénigrez pas votre entreprise ou votre hiérarchie. Vous pourriez être sanctionné. 8% des entreprises ont déjà licencié un employé à cause d’un contenu abusif en ligne. Les réseaux sociaux ne sont pas étanches, gardez en tête que vos responsables peuvent y avoir accès.
L’e-réputation est devenue une aide à la prise de décision. Si les qualifications, le feeling et l’intuition restent les éléments de base pour un recrutement, votre profil numérique vient les appuyer ou les décrédibiliser. Veillez donc aux informations qui vous concernent !